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Pour elle.

Pour elle.



Ferdinand Hodler 008



ELLE 


Elle marche, 
L'air la porte, 

Elle ouvre un espace
Rendu plus présent. 



L'air
Est habité de fleuves
Qu'on ne voit pas. 

Elle est leur océan. 




La pesanteur est en elle
Juste ce qu'il faut 
Pour que la terre
La retienne. 




Elle craindrait plutôt
La lumière trop forte, 

Plus forte que celle
Que proclame son corps. 




Elle a de l'arbre
Ce que celui-ci
Tait de lui-même. 




Porteuse 
D'assez de douceur
Pour pouvoir la cacher. 




Elle a la voix des oiseaux
Quand le printemps
Les entretient. 




Elle possède
Ce qui fait qu'on regarde

Couler l'eau du ruisseau
Sans jamais se lasser. 




D'elle s'inspirent

Les fleurs, les coraux, 
les levers du soleil. 



Sur elle
Même le noir
devient une couleur. 




Elle fait chanter
Les lignes de son corps
Sur un fond qu'elle invente. 




Elle a du serpent
La ductilité

Et ce qu'il faut de ruse
Pour être ce qu'on est. 




Elle peut aussi 
Etre colère

Comme le ruisseau 
Devient cascade. 




Elle sait
Qu'elle ne sera
Pas toujours la même, 

Elle fait comme si. 




Elle est un besoin
Qu'à le mystère
De se manifester. 




Elle est la jonction d'élèments
Dont elle sent
Qu'ils la traversent




Elle marche
Vers sa consécration

Par ce qui l'environne
Et l'environnera. 




Quand elle est là
L'ombre se fait pénombre. 




L'arbre
Est enraciné dans la terre, 

Elle est enracinée
Dans le centre. 




Elle n'est pas si sûre
D'elle-même, 

Parfois
Son pouvoir la domine. 




Quand elle agit
Elle se rêve. 




Toujours en lutte
Mais contre quoi ? 

Elle même 
ne le sait pas. 

Quelque chose
Qui fouille l'espace

Et se nourrit
De la lumière. 




N'importe où elle marche
C'est son sentier. 



C'est en elle
Que les courbes

Trouvent leur perfection. 




Où qu'elle soit
Elle peut parler

A la façon des sources
En plein bois. 




Quand elle coule sur elle
L'eau retrouve son origine. 




Pour dire
La beauté du jour, 

Il lui suffit d'apparaître
Sur le pas de la porte. 




Elle est chair
Elle est esprit

Elle est chair de l'esprit. 



Son regard
Dit ce qu'elle pense

De son intérieur, 
De son apparence. 




Ses yeux sont de firmament. 
Ils sont aussi volcans, 

Prometteurs d'un destin.




Ses mains témoignent
Comme les pétales
Que rôde le danger




Quand elle aime
Toute la terre

Aime avec elle,
A travers elle. 


...


Son sourire
Est le fruit de l'alliance

Du futur
Et de la planète. 

Soleil 
Et Lune ensemble, 

Ostensoir
De la terre. 




Je la vois
Nue à l'horizon,

Grandeur nature,
C'est à dire

Les pieds sur la plaine
La tête au zénith,


Elle
  


Guillevic, " Possibles futurs "