Face à la mer.
Sur le banc,
L’attente au bord de la mer,
séparé du sommeil par l’aube qui vient,
quand je te désire.
Le ciel commençait à pâlir
Un ciel transparent et lumineux.
Dans la fraîcheur du petit matin,
les glycines étaient toutes proches.
Une femme promenait son teckel.
Sur le trottoir d’en face,
un gamin roulait à bicyclette,
sans tenir le guidon.
A coté de moi, ce matin là,
Ce café, ce journal, une table, une miette de pain, la brume de la rue,
après la pluie de la nuit
Nuage : ou bien encore le relief sur un nuage.
Ta bouche devenue régulière.
Et la fatigue,
face à l’orgueil du corps.
Et je me mettais à écrire.
Dans cette difficulté
Qui s’ajoute aux mots.
L’amour et seul
Le nageur d’un seul amour.
Les Arbres
Un brouillard bleu laisse derrière lui une haleine froide.
Quelques arbres, de près ou de loin,
sont immobilisés par la pluie.
Ce sont des platanes.
Ils donnent une épaisseur à la pluie.
Ce que j'écris devient un fragment d'écorce.
Tempête.
Le froissement léger d’une tempête amoureuse ne pourrait suffire.
Quelques plaintes sont nécessaires.
Un extérieur est nécessaire.
Qui devient de jour en jour plus sévère à la volupté d’autrui.
De grandes vagues rendaient la mer presque inabordable.
Tu voyais mon cœur, il est excessif en tout.
Ta voix évitait de dire l’essentiel.
Apprends le contentement disais-tu.
Et la mer continue.
Il peut-être n’importe quelle heure.
Avec tes bottes marines,
Tu arrives en courant devant la mer
Tu la regardes.
La mer devient alors une sorte de soupir intérieur.
Puis une bouche entière.
Les vagues, une à une traversent la mer.
La mer est traversée de vagues.
Et j’attends.
La beauté de la mer reste derrière elle.
La nuit,
A nouveau.
C'était comme une forme de retenue que je gardais,
ou que je fabriquais comme une devise,
c'était une étendue de merveilles
comme de garder une fois encore secrète l'étendue de ta voix,
Tes mots,
Et ta voix.
La nuit tombe.
Je vois la nuit tomber.
Elle est bombée, comme au bord d'un relief.
Elle prend du temps,
Elle prend de l'odeur
et de l'obscur.
La situation ne change pas.
La nuit est toujours longue.
La nuit est grande
La nuit, c'est l'hôpital.
Elle répare le jour.
La nuit tombe.
C'est déjà une douleur.
C’est comme une longue absence.
Main sur la fenêtre, tu fais une entaille dans la buée.
Tu y trempes tes lèvres.
Toute la nuit s’en approche
Et d’une caresse ton visage. Peut-être.
Il y a la caresse de ton visage. Ou bien,
Il y a ton visage comme une caresse.
Ou bien rien d’autre que quelques mots furtifs qui se perdent
en respiration.
Le dehors,
Le vent rabattait vers nous l’horizon.
Une odeur de bougies éteinte.
Il faisait plus chaud que d’habitude.
Je disais, il faut parfois éprouver l’amour,
comme à l’école les travaux pratiques,
sans craindre d’être trop petit.
ou trop grand;
sans attendre à demain, ou qu’il fasse beau
ou qu’il fasse froid.
Mais Être.
Tel paysage, au de là des arbres, pourrait s’ensabler dans la nuit.
Une ligne noire entre le ciel et la mer.
En espace pour y glisser la mémoire.
Nous pensions à toute la neige tombée l’hiver dernier.
Quelques mètres plus bas, des volets claquent.
Des feuilles de platanes les frôlent.
La pluie devient verte.
quelque chose s’incline.
Là-bas, à quelques mètres, la mer,
qui n’est jamais tout entière
La mer est toujours nue.
La mer est nue.
Le dehors,
Le dedans.
Et puis,
L’amour seul.
Le Dedans,
assis sur le rebord,
face au fleuve d’une capitale,
l'eau semble si froide.
Temps transitif,
passif
et immobile.
Le courant est si fort.
Pour le nageur
d'un seul Amour.