Stella-Plage , 1984, l'Oasis avant les Oyats.
Boulevard Labrasse,
Petit vélo rouge, vent de face.
Convalescence du bleu après l'averse...
On voudrait, on regarde, on sait qu'on ne peut en faire plus, et qu'il suffit de rester là, debout dans la lumière, dépourvu de gestes et de mots, avec ce désir d'amour un peu bête dont le paysage n'a que faire, mais dont on croit savoir qu'il ne s'enfièvre pas pour rien, puisque l'amour précisément est notre tâche, notre devoir, quand bien même serait-il aussi frêle que ces gouttes d'eau après l'averse.
Ault, 1984
C'est un dimanche d'été dans l'antichambre de la mer,
Les rideaux tirés bâillent un peu. La lumière clignote.
Un désir s'éveille ou s'endort.
Des portes vers le large s'entrouvrent puis se referment.
Le rêveur a trempé ses doigts dans le bleu.
Son corps est désormais de sable.
La mer en nous essaie des phrases.
Depuis des lustres, la même voix épelle le même alphabet.
Elle balbutie des mots vite envolés, accrochés aux herbes des plages, à la proue des barques, aux mâtures.
Des mots quelconques, pour rien et pour quiconque.
Il n'y est question que de l'Amour
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Photographies : Gabriele Basilico, Sabine Weiss
extraits : Jean-Michel Maulpoix, Une histoire de bleu.