Merci de votre écoute musicale
Stella-plage, jeudi 29 décembre 2011, 17h28
Berceuse pour les ours partis
Oursi ourson ourzoula
Je voudrais que tu sois là
que tu frappes à la porte
Et tu me dirais c'est moi
Devine ce que je t'apporte
Et tu m'apporterais toi
Depuis que tu es partie
j'ai de l'ennui tout autour
ça me ravage le foie
beaucoup mieux qu'un vrai vautour
Et je ne sais plus quoi faire
Alors j'ai pris tes photos
je les pendues au mur
Et j'ai dit regardez-moi
avec vos yeux d'autre part
Ce sont les seuls yeux du monde
Dans lesquels j'ose le voir
*
Le Bärchen était au mur
Et il s'est mis à pleurer
parce que j'étais si triste
il voulait me consoler
*
Les autres peuvent me dire
des choses, des choses, des
choses mais que j'oublie vite
toi je sais ce que tu dis
Je me rappelle ta voix
Je me rappelle tes mots
*
Je t'ai suivie à la gare
je suis monté dans le train
mais il est parti tout seul
Tu disais que je m'en aille
pour ne pas que je m'ennuie
en attendant sur le quai
Plus jamais une seconde
plus jamais sans te toucher
savoir que tu es si loin
ne pas pouvoir y aller
mais comme un pauvre imbécile
Je disais pour quelque jours
se séparer, c'est facile
après tout, s'il arrivait
que tu partes en tournée
Il faudrait nous habituer
mais tu vois si j'étais bête ...
*
Car on ne s'habitue pas
à crever, même en six mois.
...
Oursi Ourson Ourzoula
Je voudrais que tu sois là
Tes talons dans l'escalier
feraient le bruit que je guette
et tu serais dans mes bras
C'est dimanche, il est huit heures
Et je ne veux pas sortir
Et je m'ennuie à mourir
Alors je t'écris, mon ange
Une chanson du dimanche
Une chanson pas très drôle
Mais on y rajoutera
Mardi soir, un grand couplet
Viens dormir sur mon épaule
et on ne dormira pas
Boris Vian, extrait de Berceuse pour les ours partis. 1951
Le lonely Cow-boy
Le Touquet, vendredi 21 janvier 2011, 16h25, dans notre chambre Novotel à la couette rose.
à la mémoire de Némo,
Il était mon compagnon depuis tant d'années
Espiègle, il savait imaginer une immense piscine dans un simple bol,
faire le mignon, parfumé à la figue, avec une écharpe de soie bleue
s'émerveiller d'une teinte lumineuse pour la nuit, mauve, rose, rouge.
Traverser une ville en courant avec un pompom fraise à la main.
Frondeur et pirate, il partagea tant d'aventures,
au point d'être quasiment oublié dans la chambre d'un hôtel Ibis
en janvier 2011.
Il rêvait de découvrir Los Angeles allongé sur le tableau de bord
Bien sûr je fus férocement jaloux de ses nuits
blotti au creux de sa douceur et de ses caresses.
Le Crouesty, 25 février 2011, matin.
Némo aimait aussi la tisane.
L'âme perdue,
il gît quelque part près de la rue Barbier du Mets
couvert de poussière, délaissé dans l'oubli
comme on atterrit dans une poubelle.
Mais les parfaites machines savent tout détruire,
même la simple, dérisoire, humanité d'un Némo.
à tous les Michka, Otto et Némo.
Némo, mardi 28 décembre 2010. 00h43.
Némo, mercredi 02 février 2011, 19h09.
Merci à NB qui m'a envoyé ce cliché du manuscrit de Boris Vian.
A.H. - Le cardiogramme.