Ta main était vide,
puis pleine.
Elle écrivait,
elle dessinait dans la nuit des feuilles d’acanthe,
à la recherche d’un large visage.
Dehors,
Quelques roses d’octobre encore.
Des roses vraiment roses, de peu d’odeur
toutes en pétales, lourdement satinées.
Il était important de ne pas se taire.
Les mots étaient essentiels.
La couleur rouge des coquelicots
n’était pas la couleur rouge,
Mais la couleur des coquelicots.
Une renoncule à peine froissée résistait.
Les yeux se perdaient dans le rideau des arbres.
Tu disais, il faut être distant
des choses et des êtres pour ne pas souffrir.
Intérieurs,
Le mot de la nuit.
Il prenait une distance nouvelle,
avec l’odeur du corps qui l’appelait.
Sous ta main ce qui restait
de rouge dans le bleu du ciel.
Dire,
J’aimais la couleur cendreuse
des fleurs séchées,
le blanc cassé, le noir, le gris.
Ecrire,
J’aimais
la tombée de la nuit, l’ombre de l’ombre
et la présence obstinée
des étoiles.
Fermer les yeux.
La nuit se couvrait de branches
et se perdait en abies dans la brume.
Essayer de croire,
que la légèreté, la douceur existent,
à éffleurer tes lèvres.
Dans notre regard, le paysage était rare.
Restait
l’émotion pure,
de la nuit
Strasbourg, 2008