Arles, 2008
Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent
dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru,
les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les
amas de pierre...
Que d'heures passées à caresser les ruines, à tenter d'accorder
ma respiration aux soupirs tumultueux du monde !
Enfoncé parmi les odeurs sauvages et les concerts d'insectes somnolents,
j'ouvre les yeux et mon coeur à la grandeur insoutenable de ce ciel gorgé de chaleur.
Ce n'est pas si facile de devenir ce qu'on est, de retrouver sa mesure profonde" .
Albert Camus, Noces, 1938.