Ils regardent le bleu, mais ne sauront jamais le dire.
Le monde est un vaste pays inconnu que l'on contemple depuis des terrasses. On choisit les chambres avec vue, celle qui donnent sur la mer, même si l'on sait que la mer ne se donne pas. On l'entend crier derrière les volets : elle est la gorge de la nuit, la voix de ce qui ne parle pas, la récitation muette des lointains, la causerie assourdie du silence... elle ne dit rien, n'explique rien, ne délivre pas de leçon.
Et pourtant, il convient d'y prêter l'oreille. Ecouter ce bruit vide n'est que vivre et se tenir en soi : habiter sa propre pâleur, avec ce curieux désir de couleurs qui démange, qui agace, ce goût de sucre que laissent dans la bouche certains mots.
L'infini nous colle aux paupières.
Jean-Michel Maulpoix, Journaux du Soir, NrF
Samedi 21 janvier 2012
L'indéfini joue,
à une année près, le même week-end.
cette fois, c'est moi qui suis dans le sud
à 10 kilomètres près.