Le Hameau, Versailles. samedi 23 février 2013, 16h32
Animal à quatre pattes.
Je le suis.
Je le deviens.
Né de ma faiblesse.
Ne coïncidant plus (par mes lignes de force intérieures, flageolantes à présent ou même détruites) avec mon organisme bipé-dique, je trouve meilleur appui sur quatre pattes.
Fatigue d'abord.
Fatigue.
Puis ne suis ni homme, ni sable, mais plus sable qu'homme.
Puis plus sable que toute autre chose.
Puis extension.
Fatigue.
Fatigue.
En moi-même, je m'étends.
Je me livre à une extrême extension.
Il faut arriver à me reposer.
Ce sera sur pattes, exactement sur quatre piles de petits disques.
N'y aurait-il pas un modèle de pattes plus simple?
Peut-être.
Peut-être.
Enfin!
L'important est fait.
L'infernal effort pour demeurer toujours homme, m'en voilà libéré.
Avec quel plaisir, étendu maintenant sur ses pattes longues et fines, mon corps serpente doucement sur ses pattes échassières.
La vie dans les plis. Henri Michaux